Apprendre pour lire; lire pour apprendre

Publié le par Pierre Landry

 

La généralisation de l'emploi des écrans informatiques dans les entreprises puis l'usage de plus en plus fréquent d'internet pour la recherche diinformation a pour conséquence la nécessité d'avoir accès à la compétence de lecture sous peine d'être exclus.

 

Les difficultés des adultes face à l'écrit, INSEE, Avril 2004

 

Or près de 5 millions des personnes vivant en France, principalement des adultes, sont en difficultés face à un texte alors que seulement 1% sont en contact avec l'ANLCI (Agence nationale de lutte contre l'illettrisme) comme le déclarait au Figaro du 24/04/2004 sa directrice (Cf. article).

 

L'école à elle seule ne peut apporter un remède à cette question. D'autant que « L'idéologie pédagogique normale est de croire que l'élève apprend ce que le maître lui enseigne. L'expérience de Jacotot permet, elle, de penser que le processus d'apprentissage n'est pas un processus de remplacement de l'ignorance de l'élève par le savoir du maître, mais de développement du savoir de l'élève lui-même. Il y a d'abord un travail autonome de l'intelligence, et ce travail va de savoir à savoir et non d'ignorance à savoir. » "Le_maître_ignorant-Une_aventure_intellectuelle"

 

Les entreprises, les communes et les particuliers peuvent se mobiliser avec profit sur cette « cause ».

 

Ainsi, l'association « Lire et faire lire » fait intervenir plus de 5000 retraités bénévoles dans des écoles pour accompagner les élèves dans leur découverte de la lecture. Mais une telle initiative, peu coûteuse, peut-elle perdurer si elle n'est pas relayée par une volonté politique (le site de l'association n'est plus mis à jour depuis avril 2004).

 

Au niveau des communes, l'exemple nous vient de Suède.

"« Tant qu'on croira que c'est seulement l'école qui ré­sout les difficultés de lecture, on n'arrivera à rien », déclare Patrick Werquin, de la direc­tion de l'éducation à l'OCDE. Selon lui, la clé du miracle nor­dique réside principalement dans la formation des adultes, « correctement financée, idéa­lement décentralisée ».

     « Chaque commune a l'obliga­tion d'organiser des pro­grammes contre l'illettrisme », précise Suzanne Mehrens, de l'Agence nationale pour l'éduca­tion à Stockholm. Adultes, sué­dois comme immigrés, y suivent des cours gratuits et adaptés. Outre cette prescription légale et très ciblée, la bonne pratique de la lecture s'explique par une combinaison de microfacteurs. Venus dans un « folk high school » (académie populaire) pour un cours de poterie par exemple, les Suédois y seront sollicités pour participer au club de lecture. Ils sont également plus d'un tiers à fréquenter ré­gulièrement des cours du soir dans des matières très variées. Autant d'opportunités de prati­quer l'écrit.

         D'autres occasions relèvent parfois du hasard : le doublage des programmes de télévision étant souvent trop onéreux, les sous-titrages sont systéma­tiques en Suède. La moindre série télévisée étrangère de­vient donc un exercice de lec­ture.… 90 % des Suédois lisent un quotidien. Ces exemples, apparemment anodins, n'expliquent certainement pas à eux seuls la réus­site suédoise, mais ils y contri­buent."

Publié dans apprendretoujours

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